18 octobre 2009

[Fellay / El Mercurio] "Je crois que la Société sera une prélature personnelle"

SOURCE - Mgr Fellay - entretien au journal chilien El Mercurio - 18 octobre 2009


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- Quel héritage votre congrégation a t'elle reçu de l'Église catholique?

- Nous avons reçu tout ce qui est catholique. Et pour cela, nous voulons rester fidèles à l'Eglise de notre baptême.

- A votre avis, qu'est-ce qui vous unit le plus à l'Eglise catholique?

- Nous avons tout ce qu'il faut pour être membres de l'Église catholique. Tout d'abord, la foi que nous avons reçue de l'Eglise et nous voulons garder jusqu'à la mort, parce que sans la foi il est impossible d'être agréable à Dieu. En second lieu, la grâce, la prière et la liturgie qui nous viennent de l'Eglise, comme l'a très bien exprimé le Pape dans le Motu proprio, quand il affirme que l'ancien rituel de la messe n'a jamais été aboli. Et enfin, même si cela peut sembler contradictoire, le Pape lui-même, et la hiérarchie de l'Eglise. Le chef de l'Eglise, le Vicaire du Christ est l'autorité que l'on reconnaît.

- Cela signifie -t'il qu'entre les traditionalistes et l'Eglise, tout va bien?

- Non, il y a des problèmes, mais ces problèmes ne signifient pas que nous avons perdu ce rapport de soumission à l'autorité du Saint Père.

- Peut-on dire que vous avez vécu en dehors de l'Église?

- Jamais. Il y a eu des combats, et aussi un rejet d'une partie de l'Église, mais cela ne signifie pas séparation. Il n'y a jamais eu de notre part une déclaration de schisme de l'Eglise. On a parlé pendant un certain temps de l'excommunication des évêques, mais jamais d'une séparation.

- Une telle séparation est-elle nécessaire?

- Le problème n'est pas le nôtre. Nous, en tant que groupe, nous sommes le symptôme d'un problème au sein de l'Eglise. Il y a une véritable séparation, même non définitive, entre ceux que nous appelons «progressiste» et «conservateurs». Nous sommes une sorte de thermomètre de la situation, qui révèle qu'il existe un problème sérieux dans l'Eglise. Le pape actuel lui-même, Benoît XVI, a condamné l'opinion selon laquelle le Concile Vatican II et la réforme qui a suivi marquent une rupture avec le passé, et que l'Eglise a dû changer. "

- On a beaucoup spéculé que la Fraternité S. Pie X pourrait devenir une prélature personnelle, comme l'Opus Dei. qu'y a t'il de certain dans tout cela?

- Beaucoup, certainement. Je crois que le Vatican se dirige vers cette solution canonique.

- Mgr Williamson a exclu il y a quelques mois, dans une interviewe à la télévision suédoise, la possibilité que six millions de Juifs soient morts par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et a estimé au maximum "entre 200.000 et 300.000 décès dans les camps concentration, mais personne dans les chambres à gaz ». Que pensez-vous de cela?

- Je pense que cela a été une attaque très bien planifiée, non pas contre la fraternité, mais directement contre la personne du Pape Benoît XVI, pour brouiller sa gestion.
Le Pape Benoît XVI est beaucoup plus ouvert que quelques-uns des Evêques de l'Eglise catholique.