18 septembre 2008

...message reçu 5/5 par le cardinal Hoyos...
2008-09-18 - Luc Perrin - leforumcatholique.org
Le cardinal-président de la PCED a-t-il demandé à C. de Buor de rédiger son intervention lors du colloque italien sur le Motu proprio ? Si l'on en croit le résumé donné par la presse italienne et américaine, le cardinal Castrillon Hoyos a consacré son temps à dénoncer les traditionalistes, dans les termes quasiment souhaités par la journaliste française. Il a même fustigé ceux qui, au sein du Novus Ordo, se réjouissent comme d'une "victoire" d'un retour à des pratiques traditionnelles comme le mode de communion, réclamé - en vain - par Paul VI.
Tout est de la faute des méchants traditionalistes, les plus fautifs étant ceux qui ont l'audace de ne pas être heureux quand les curés, puis les évêques leur refusent le droit imprescriptible reconnu par le Saint-Père. Le Cardinal cite même comme outrecuidance extrême, ceux qui s'étant vu nier leur droit, ayant écrit à la PCED qui n'a, pour l'instant, rien fait pour changer cette injustice, ont eu la témérité de faire connaître au monde, via internet, l'injustice dont ils souffrent.
Si les victimes se mettent à se plaindre autrement que dans le secret d'un courrier hautement confidentiel, où va-t-on ?
Je crois me souvenir que des membres de la hiérarchie, des plus honorables, ont amplement médiatisé leur refus du projet de Motu proprio, pendant des mois et des mois, que ces membres de la Hiérarchie, des plus honorables, ont amplement médiatisé leur mécontentement et leurs critiques après la parution dudit Motu proprio et, depuis dimanche soir, gardent un silence remarquable sur le passage du Message aux évêques relatif audit Motu proprio et, en particulier, sur la manière dont ils entendent être, à l'invitation pressante du Saint-Père et en fidélité à leur noble ministère, "des serviteurs de l'unité".
Sur tout cela, on aurait aimé aussi entendre le cardinal Castrillon Hoyos qui, hélas, serait resté coi, du moins d'après les courts extraits/résumés relayés par la presse.
Très étrangement, le même cardinal Castrillon Hoyos qui vilipende les fidèles traditionalistes en septembre en Italie n'avait pas eu de mots assez fermes pour les assurer de leurs droits en Angleterre lors de sa visite les 13-14 juin. On croirait qu'il s'agit de deux personnes différentes à comparer les 2 discours. En juin, le Cardinal déclarait selon le magazine Mass of ages de la Latin Mass Society (août 2008):
1. S.P. n'est pas un indult, c'est la loi : il établit un plein droit à égalité pour la Forme extraordinaire et le nouveau rit.
2. Il établit en conséquence des droits pour les prêtres et les fidèles "qui doivent être respecter par ceux qui ont l'autorité". Le Cardinal ajoutait, fidèle alors au texte, qu'il s'agit d'une obligation. En anglais, il dit "must accept" (doivent accepter) les requêtes des fidèles ; "must do all they can to provide this great liturgical treasure" (doivent faire tout ce qu'ils peuvent pour apporter ce grand trésor liturgique) au peuple.
3. Les lieux de culte doivent être "centrally located" : situés d'une manière centrale, donc faciles d'accès, la Messe doit être offerte chaque dimanche (donc pas comme à Reims). Que les évêques soient particulièrement attentifs à ces dispositions d'accès facile est, selon le Cardinal, "l'intention fondamentale de S.P." !
4. Selon le même Cardinal, le pape désire que "toutes les paroisses" s'emploient à célébrer selon la Forme extraordinaire ! "Le Saint Père offre cette possibilité à tous les fidèles catholiques, pas uniquement aux groupes qui la demandent". Ainsi recommande-t-il, tout curé de paroisse devrait consacrer un créneau dans l'offre habituelle de Messes pour cette Forme.
5. Pour ce qui est du "groupe stable", le Cardinal disait, en juin, 3 ou 4 personnes en forment un : qu'elles viennent aussi en dehors des limites de la paroisse ? "no problem !" (je cite).
6. Le Saint-Père veut réintroduire cette Forme "pour des raisons pastorales autant que pour des raisons théologiques" : mais oui, que l'interview de l'avion paraît loin ... "trop d'abus, à l'occasion de la Forme ordinaire, dans les dernières 40 années ont conduit des gens et des enfants à abandonner l'Eglise" : mais c'était le cardinal Hoyos en juin 2008.
7. "Les évêques et les fidèles ne comprennent pas (pleinement) le sens du Motu proprio" (je cite) car ils persistent à le voir sous le régime de l'exception, de la permission qui pourrait être révoquée.
Comment le Cardinal peut-il avoir à ce point changé en 3 mois, entre l'air anglais de juin et l'air romain de septembre ? Mystère, mystère.
L'aurait-on abonné à La Vie entre temps ?