22 avril 2006

L’unité des chrétiens
Entre catholiques d’abord
Philippe Oswald - Editorial de Famille Chrétienne n° 1475 du 22 avril 2006
« Aide-nous à être des serviteurs de l’unité ! »
Voici un an, dans l’homélie de la messe inaugurale de son pontificat, Benoît XVI priait pour que lui soit donné d’accomplir la mission de Pierre, pasteur et pêcheur : « […] Oui Seigneur, invoquait le pape, fais que nous ne soyons […] qu’un seul troupeau ! Ne permets pas que ton filet se déchire…»
Pour Benoît XVI, on ne saurait travailler à l’unité des chrétiens sans donner la priorité à celle des catholiques. Il est grand temps de mettre un terme aux divisions entre progressistes et traditionalistes attisées par des interprétations erronées et des applications fantaisistes du Concile.
On se souvient que le cardinal Ratzinger avait ouvertement déploré, dans plusieurs livres et discours, ces dérives doctrinales et liturgiques, comme d’ailleurs l’interdiction, de fait sinon de droit, de l’ancien missel. Conscient de ce problème, Jean Paul II avait demandé aux évêques dans le motu proprio Ecclesia Dei adflicta de 1988, de répondre « largement et généreusement » aux demandes de fidèles souhaitant une célébration de la messe dite « de saint Pie V ». A chacun d’apprécier, quelques dix-huit ans après cette demande, si la largesse et la générosité furent la règle. 
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Le risque de la constitution d’« églises parallèles » ayant leurs séminaires, leurs écoles, leurs paroisses, grandit avec le temps, comme l’a relevé le cardinal Ricard, président de la Conférence des évêques de France, dans son discours de clôture de l’assemblée plénière à Lourdes (9 avril). Aussi, s’exprimant au nom de ses confrères, a-t-il promis : « Nous sommes prêts, comme évêques, à nous engager dans ce vrai travail de communion » entrepris par Benoît XVI. 
Cette ouverture fait notamment écho aux contacts renoués avec la Fraternité Saint-Pie X (lire enquête). Dans son cas, il ne s’agit pas simplement d’une sensibilité traditionnelle à respecter. La communion rompue par les ordinations illicites de quatre évêques par Mgr Lefebvre doit être restaurée « dans la charité et la vérité », comme l’a dit encore Mgr Ricard.
La charité implique qu’on apprenne à se connaître en renonçant aux fausses images, aux procès d’intention, aux arrière-pensées. La vérité exige un examen loyal des points de dissension : non seulement sur la liturgie, mais sur l’enseignement du « vrai » Concile et des papes. Qu’on puisse enfin se consacrer ensemble à l’essentiel : adorer, évangéliser !