20 juillet 2007

Bientôt des messes en latin à Reims
20 juillet 2007 - L'Union
Le décret papal sur la possibilité de célébrer à nouveau des messes en latin fait des remous jusqu’à Reims. La cité des Sacres devrait accueillir prochainement ce genre de célébration.
«Nous sommes très très heureux. » Le «motu proprio» (une décision papale) publié samedi 7 juillet, par Benoît XVI, suscite l’enthousiasme chez les traditionalistes.
Par ce décret, les prêtres sont tenus de satisfaire, dans la mesure du possible, les demandes de messe en latin, formulées par les fidèles. Membre d’un réseau de laïcs, le Collectif pour la paix liturgique et contre l’exclusion dans l’église catholique, Marc Billig milite avec d’autres familles, de Reims et de ses environs, pour que les catholiques fidèles à Rome puissent participer à des célébrations selon l’ancien rite.
Sa principale satisfaction est de voir enfin aboutir ces revendications formulées de longue date.
« Depuis vingt ans, nos demandes auprès de l’archevêché ont systématiquement reçu des réponses négatives, on nous disait que nous ne représentions qu’une poignée de fidèles, deux ou trois familles tout au plus » affirme-t-il, estimant à deux voire trois cents, le nombre de familles prêtes à assister à des messes tradis.

Volonté de conciliation

Quand on lui demande si la messe en latin n’est pas seulement l’étendard d’une remise en cause plus large des acquis de Vatican II, il répond sans hésitation.
« Je trouve dommage de voir qu’il y a des gens qui voient toujours des arrière-pensées ».
« On est pas là pour semer la zizanie, on se met à la disposition de Mgr Jordan pour aider à organiser les messes dans une seule église, de préférence une qui n’est pas utilisée » précise-t-il.
Du côté de l’archevêché, l’enthousiasme est plus contenu, ici on se satisfait surtout de la réconciliation avec cette frange des catholiques.
Mais on précise bien que cette ouverture s’accompagne également de limites.
« Il ne faudrait pas que cela cache un refus du concile, ici l’évolution se fait sur la forme, il n’y a pas de retour en arrière quant au dogme » explique l’évêque auxiliaire, Mgr Boishu.

Une messe en latin par mois

Anticipant la publication du décret papal, dès la mi-juin, l’archevêque de Reims, a annoncé qu’une messe par mois sera célébrée selon l’ancien rite.
« Un prêtre de l’institut du Christ Roi viendra spécialement de Lille pour l’occasion » précise l’évêque auxiliaire.
Pour les «tradis», cela ne peut-être qu’un préalable, une messe tous les dimanches reste le minimum. Mais du côté de l’archevêché, on ne veut pas agir avec une trop grande précipitation. « Cela pose des questions d’organisation et l’on ne veut pas brusquer ceux qui sont attachés au rite nouveau, actuellement nous sommes toujours à la recherche d’un lieu » explique prudemment Mgr Boishu. Mais dans la galaxie «tradi» de Reims, tout le monde n’est pas sur la même longueur d’ondes. « C’est un premier pas, mais concrètement pour nous ça ne change rien, tant que notre situation n’est pas régularisée » juge le père Ludovic Girod, membre de la Fraternité Saint Pie X, en rupture avec Rome depuis l’ordination d’évêques par son supérieur sans l’aval du Saint-Siège. Lui continuera à accueillir ses 180 fidèles dans sa paroisse de Notre-Dame de France.