21 juillet 2007

Cela faisait vingt ans...
21 juillet 2007 - par Justin Petipeu - leforumcatholique.org
Cela faisait vingt ans... …que je n’avais pas poussé la porte d’un presbytère paroissial. M’étant toujours considéré d’abord comme catholique romain, j’étais donc décidé à « renvoyer l’ascenseur » à Sa Sainteté le pape Benoît XVI et sonnai donc résolument à la porte de mon curé. Un homme d’environ 65/70 ans m’ouvre, chemisette blanche, pantalon beige et chaussettes blanches sous les sandales « Jésus »…

- Bonjour, vous êtes le curé de la paroisse ? Je peux vous parler ?
- Oui…entrez. Venez dans mon bureau.
- Voilà, je suis un de vos paroissiens, j’habite près d’ici et je me demandais s’il était possible d’avoir une messe selon le missel de 1962 sur la paroisse…
- ...??
- Une messe en latin, quoi...
- Ah non, ce n’est pas possible ! Puis de toute façon, je ne vois pas l’intérêt ! Puis d’abord je serai bien incapable de la dire ; j’ai connu ça quand j’étais enfant mais franchement, je ne vois pas l’intérêt ; à moins que vous n’ayez fait de grandes études de latin ? (sourire moqueur)
- M. le curé, on ne va pas refaire le débat.
- De toute façon, les directives de l’évêque sont très claires.
- Mais M. le curé, ce n’est pas l’évêque qui décide, selon le texte, c’est le curé…
- Quoi !? mais moi je ne décide rien puis je suis incapable de vous la dire ; et on a reçu les directives de l’évêque, elles sont très claires.
- Vous ne pensez pas à un prêtre du secteur qui serait susceptible de dire la messe selon le missel de 1962 ?
- Ah non, non vraiment, je ne vois pas…Et de toute façon, les directives de l’évêque sont très claires. Il y a une paroisse à Nantes où « ils » font ça depuis des années, vous n’avez qu’à y aller.
- C’est à plus de 60 kms…
- De toute façon, je ne vois pas l’intérêt…
- Merci M. le curé ! au revoir.



Oserai-je vous dire, à ma grande honte, chers liseurs et néanmoins amis, le lâche soulagement qui s’empara de moi en revenant de cette entrevue ? Eh oui, j’étais soulagé, finalement, de n’avoir pas à assister à la messe d’un tel clerc.

Mais je ne serais pas complet si je ne parlais pas de la joie profonde et sereine qui m’étreignit alors : le papiste, le romain, c’était moi.