6 janvier 2014

[Dominicains de Steffeshausen (Belgique)] Un îlot de lumière

SOURCE - Lettre aux Amis - 6 janvier 2014

Ô  DIEU qui avez fait resplendir cette nuit très sainte de l’éclat de la vraie lumière, faites qu’après avoir connu ici-bas les mystères de cette lumière, nous puissions aussi nous rassasier au ciel de ses joies.
Cette belle collecte de la messe de minuit qui ouvre le temps de Noël nous rappelle que la vie chrétienne est une vie de lumière. C’est tout le sens de la naissance du Christ et de sa venue sur terre.
Moi, lumière, je suis venu dans le monde pour que tout homme qui croît en moi ne demeure pas dans les ténèbres. (Jn 12, 46) 
Je suis la lumière du monde: celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. (Jn 8, 12)
Mais aujourd’hui, après tant de siècles où « la Lumière du monde » a pu briller et donner aux hommes « la lumière de la vie », d’épaisses ténèbres envahissent
le monde et atteignent l’Église elle-même.
Vous êtes la lumière du monde.
a dit Notre Seigneur à ses apôtres (Mt 5, 14). Mais il a ajouté ensuite des paroles qui expliquent, sans doute, l'étrange accélération de la puissance des ténèbres dans le monde d’aujourd'hui :
Si ton œil est sain, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres ! (Mt 6, 22-23)
Or, à la tombée de la nuit, les hommes se retirent dans leur maison et allument la lumière. Voilà ce que nous faisons ici dans cette nouvelle petite maison dominicaine à Steffeshausen, village perdu dans un coin de la Belgique : nous nous retirons de la confusion ténébreuse du monde actuel pour nous consacrer à la contemplation de Celui qui est la lumière du monde. Par le Cœur Immaculé de Marie puissions nous constituer un de ces « îlots de civilisation chrétienne », un de ces « fortins » dont parle le père Calmel, où cette lumière pourra se conserver pour se répandre ensuite sur les âmes :
Que chacun de ces fortins, protégé, défendu, entraîné, dirigé dans sa prière et ses chants par une autorité réelle, devienne autant que possible un bastion de sainteté : voilà qui assurera la continuité certaine de la vraie Église et préparera efficacement les renouveaux pour le jour qui plaira au Seigneur.