15 octobre 2014

[Abbé Loïc Duverger, fsspx / Tradition catholique en Afrique] Nouvelles de nos missions en Namibie, au Cameroun et au Ghana

SOURCE - Abbé Loïc Duverger, fsspx, Supérieur du District d'Afrique - Tradition catholique en Afrique n° 14 - Octobre 2014

Chers amis bienfaiteurs,

Nous présentons dans ce numéro de Tradition en Afrique, trois pays que mes confrères visitent régulièrement: le Ghana, le Cameroun et la Namibie. Le numéro suivant évoquera trois autres pays de l'Est Africain, la Zambie, la Tanzanie et l'Ouganda.

Partout en Afrique des fidèles s'interrogent sur les changements liturgiques d'abord puis doctrinaux qui envahissent l'Eglise. Les changements liturgiques d'abord parce qu'ils sont les plus visibles et manifestes: l'abandon du latin, l'introduction d'instruments et de musiques profanes dans les cérémonies, la communion dans la main, les filles enfants de choeur. La messe devient un rassemblement aux prédications interminables souvent peu spirituelles. Petit à petit, les exercices de piété si appréciés, la récitation publique du chapelet, le salut du Saint Sacrement, les processions disparaissent, le respect de la Sainte Eucharistie s'amenuise. Alors la piété s'affadit et les fidèles abandonnent l'assistance à la messe, pour cesser finalement de pratiquer.

Les fausses doctrines font leur entrée, principalement l'oecuménisme, avec les sectes protestantes et les fausses religions. En 2013, un journaliste Gabonais rendant compte d'une cérémonie oecuménique en présence de l'évêque du lieu, constatait qu'il n'y avait plus de différence entre les protestants et les catholiques sinon dans les pratiques du culte.

On se gargarise de statistiques qui voient le nombre de catholiques augmenter en Afrique. On compte et on se réjouit, avec raison, des nouveaux baptisés mais on ne compte pas les millions de catholiques qui rejoignent les milliers de sectes protestantes et perdent la foi.Certes, à travers toute l'Afrique de nombreuses grandes et belles églises, capables de recevoir des milliers de fidèles, sont construites mais plus nombreux encore sont les temples protestants qui pullulent, simples cabanes au fond des campagnes, bâtisses de planches dans les quartiers pauvres, immenses temples dans les villes les plus riches, avec à leur tête des pasteurs aux discours les plus divers et hétéroclites.

Lorsque nous visitons ces fidèles soucieux de préserver leur Foi de la révolution liturgique et des nouvelles doctrines, nous avons l'impression de retourner dans les années 70 en Europe où, de toute part, s'élevait une forte opposition aux réformes issues du Concile : c'est la même volonté de garder la Tradition, celle qui a sanctifiée leurs pères, le même désir d'avoir de vrais prêtres en soutane et solides dans la Foi, la même soif de la messe, la vraie, celle où l'on parle en latin.

Lorsque, pour la première fois, les plus agés assistent à la messe de l'ancien temps, le début est d'un silence assourdissant, quelques anciens essayent d'accrocher aux prières au bas de l'autel et, dès le premier « Dominus vobiscum », les souvenirs remontent et le « cum spiritu tuo » éclate. Le kyriale, le ton 8 naturellement, est chanté avec force et le Gloria revient en mémoire rapidement. Le plus beau est le chant du Salve Régina à la fin de la messe. Sans doute est-il encore chanté, mais là, il retentit avec une force et une piété magnifique. Les plus jeunes sont silencieux: les malheureux ne savent rien ! Ils s'étonnent et découvrent avec stupeur un trésor qui leur a été caché.

Bien sûr, avec le temps, les mises en garde des curés et des évêques, cette belle assistance va s'étioler, mais un petit groupe solide demeure, convaincu, décidé à tout pour garder la Tradition. Ce sont eux que nous desservons de temps en temps.

Il faut leur apprendre la vraie raison de notre combat, la bonne doctrine, les fortifier contre les erreurs et leur donner les sacrements qui les rendront persévérants dans le combat. Nous essayons d'y aller régulièrement, ce n'est pas toujours possible, le temps manque, les prêtres manquent, l'argent manque aussi pour payer les coûteux voyages.

C'est à votre prière et à votre générosité que je recommande tous ces pays avec l'assurance de ma prière et celle de tous mes confrères au Coeur Immaculé de Marie.

Abbé Loïc Duverger, Supérieur du District d'Afrique