26 mars 2016

[Le Salon Beige] La liberté se trouve dans la foi

SOURCE - Le Salon Beige - 26 mars 2016

L'abbé Guillaume de Tanoüarn, prêtre parisien de l'Institut du Bon Pasteur, Docteur en philosophie, vient de publier un ouvrage sur la liberté, intitulé Délivrés. Méditations sur la liberté chrétienne. Il questionne l’athéisme et le fondamentalisme, dénonce le rationalisme, met en valeur la foi, évoque Pascal et son célèbre pari, dans une méditation sur la liberté des enfants de Dieu, rachetés par le Crucifié du Golgotha. Il montre qu’il n’est de religion vraie que libre. Un livre d’une intégrale liberté, contre tous les intégrismes. Il présente son ouvrage :
  

En voici un extrait, adapté à notre société héritée de Mai-68, qui a tout envoyé balader au nom d'une pseudo-liberté :
"La liberté est presque toujours mal comprise. En l'évoquant, on a l'impression qu'être libre c'est juste... pouvoir faire ce que l'on veut. On en reste souvent à l'idée que la liberté est une puissance, que celui qui est libre touche à tous les possibles dans leur miroitement et qu'il se contente volontiers de cette indétermination qui, en même temps qu'elle empêche toute conclusion, donne comme un accès, même fugace, à toutes les déterminations ensemble. Vous ne voyez pas de quoi je veux parler ? De l'adolescence. Non pas de l'adolescence comme âge de la vie, car cet âge est des plus sérieux. Je parle de l'adolescence comme idéal, de l'éternel adolescent, qui se donne à lui-même l'impression de brûler la chandelle par les deux bouts, mais qui n'a jamais rien fait à fond, qui butine ou comme on dit aujourd'hui avec une sorte de cynisme inconscient : qui profite." 
"Il est intéressant de souligner le véritable scandale qui naît dans l'auditoire de Jésus après cette simple phrase : "La vérité vous rendra libre." Les juifs ont bien compris que le Christ mettait en cause leur propre liberté d'esprit et de coeur. Ils n'imaginent pas qu'il puisse venir changer la vérité. Pour eux, ce n'est même pas pensable, et d'une certaine façon d'ailleurs, de ce point de vue, ils ont raison : le Christ ne change rien. [...] Ce n'est pas la vérité qui change : elle est la même depuis Abraham, "qui a exulté à la pensée de voir mon jour". Ce qui change avec le Christ, c'est la liberté. Il propose une liberté nouvelle. [...] Le Christ conduit l'humanité vers un monde où la liberté n'est pas exceptionnelle, où elle n'est pas le fait d'une aristocratie peu nombreuse, où elle devient l'apanage de tous les enfants de Dieu, si seulement ils veulent l'acquérir, s'ils acceptent d'être affranchis, de devenir libres et donc s'ils reconnaissent qu'ils sont actuellement semblables à des esclaves, à cause du peu de distance qu'ils sont capables de prendre avec leur propre conditionnement, avec ce que le Christ, dans ce passage, n'hésite pas à appeler : le péché :
Quiconque commet le péché est esclave du péché [Jn 8,34]
Notre-Seigneur, ce disant et pointant le péché c'est-à-dire la responsabilité personnelle de chacun, ouvre ainsi la porte à ce monde nouveau qu'est le monde moral, monde où prévaut une autre logique que la logique calculatrice, un monde qui comporte ses conflits de devoir et sa radicalité. C'est bien désormais dans ce monde moral que la liberté s'acquiert ou se perd et non dans le monde de la Cité ou du peuple - choisi ou pas."