25 avril 2002

[Jean Madiran - Présent] "Quand nos évêques nous tiennent un violent discours d'exclusion"

SOURCE - Jean Madiran - Présent - avril 2002

Il y a donc une justice immanente. En attendant l'autre, elle frappe déjà la partialité politique de l'épiscopat français. Même La Croixannonce les fébriles interventions épiscopales en ces termes qui se retournent comme un gant : "Les évêques multiplient les mises au point pour dénoncer le discours d'exclusion de l'extrême droite". Dénoncer le discours... d'exclusion de l' "extrême droite" ? En effet. Lisez bien. Le discours qui exclut l' "extrême droite", vous le dénonceriez donc ?  Car c'est bien l' "extrême droite" qui, sous cette dénomination arbitrairement péjorative, est la seule qui soit frappée par un "discours d'exclusion". Celui des socialo-communistes. Celui de Chirac. Celui des évêques.

Et c'est un discours d'une radicalité sans précédent. Il décrète : "rien de commun", "aucun débat", "pas de dialogue". Les évêques français n'avaient jamais tenu un tel langage : ni contre les communistes, ni contre l'infiltration trotskiste, ni contre l'avortement. Ils avaient dit, ils disent encore, qu'il faut toujours dialoguer, qu'il y a partout une part de vérité ; et, comme le répète l'évêque d'Angoulême, qu'ils sont pour "le grand dialogue entre la tradition catholique et la tradition laïque". Où est leur "débat", où est leur "dialogue" avec la "part de vérité" du courant national? Depuis vingt ans et davantage, ils le condamnent sans l'entendre, ils le frappent d'exclusion au nom de l'Évangile, ils assimilent frauduleusement la "préférence nationale" à un racisme hitlérien : et ils n'en veulent jamais démordre, quels que soient les démentis et les réfutations.

Je suis l'un de ceux qui peuvent en porter le témoignage le plus catégorique. Chacun des 95 évêques français a personnellement reçu mon opuscule : L' "extrême droite" et l'Eglise, réponse, qui faisait justice des raisonnements tordus et des erreurs matérielles que depuis vingt ans et davantage nos évêques opposent au mouvement national. Pas un d'entre eux n'a eu un mot de dialogue, une esquisse de débat ni une ouverture du coeur. Cette carence générale et concertée se prolonge depuis bientôt quatre années, de temps en temps je le rappelle publiquement, ils n'en continuent pas moins à répéter les mêmes griefs arbitraires et les mêmes exclusions persécutrices, mais ils ne pourront plus invoquer leur ignorance ou leur méprise, maintenant l'une et l'autre sont apparemment volontaires.

A l'intérieur de l'Église, des voix ecclésiastiques s'élèvent pour reprocher à Mgr Ricard, président de l'épiscopat, de n'avoir fait contre Le Pen qu'un communiqué trop mou. A l'intérieur du parti socialiste, des voix insistantes s'élèvent pour reprocher à Jospin d'être maintenant silencieux sur Le Pen. De part et d'autre, c'est le même harcèlement révolutionnaire ; de part et d'autre, il vient de l'intérieur. L'inspiration trotskiste est analogue dans les deux cas. L'infiltration trotskiste va de soi dans le parti socialiste. Dans le clergé, elle est plus étrange, mais non moins réelle.

C'était déjà, il y a quatre ans, le même harcèlement révolutionnaire qui, à l'intérieur de l'Eglise, allait répétant :
Les évêques ne dénoncent pas suffisamment le Front national.
A quoi l'épiscopat faisait répondre déjà :
L'Eglise est engagée à fond dans la lutte contre le FN.
Mais en celà, ce clergé n'est pas l'Eglise.

Pour la première fois dans notre histoire, le clergé français abandonne la France qui veut survivre en tant que nation. Au temps de Jeanne d'Arc, seulement une partie du clergé avait fait défection, comme en témoignait, avant le procès de Rouen, le procès de Poitiers.
  
Pour la première fois dans l'histoire de France, le clergé diocésain et son épiscopat accompagnent une déchristianisation aussi étendue, aussi profonde et aussi rapide, dans l'espace d'une ou deux générations.

Ce qu'ils ont accompli ainsi donne la mesure de leur qualification.